Les Aventures de Tintin (série animée, 1991)

Publié par BOFR

Les Aventures de Tintin (série animée, 1991)

  Retour sur la série animée qui a sans doute bercé l'enfance de plus d'un ayant grandi dans les années 90-2000 (en plus des BD). Sans doute la meilleure série animée adaptée d'une BD franco-belge, Les Aventures de Tintin fait partie de ces musts des dessins animés réalisés à l'époque, alliant aventure, humour et émotion à la perfection. Bien sûr, tous les épisodes ne se valent pas. Ainsi, j'ai eu envie de classer de façon décroissante les épisodes, de celui que j'aime le moins à mon préféré. Voici ce que cela donne.

Tintin en Amérique (ép.1)

 

Episode introductif de la série, ce one-shot est aussi le plus faible de celle-ci. L’album est partiellement adapté (aucun Amérindien en vue malheureusement) et les péripéties de Chicago au Far West face à la pègre d’Al Capone pas très passionnantes. Cela reste malgré tout une bonne petite mise en bouche.

 

Le Sceptre d’Ottokar (ép.6)

 

Dernier épisode sans capitaine Haddock, celui-ci est assez oubliable. Le pays visité (la Syldavie), très rural et oriental, n’est pas très attrayant, et l’intrigue visant à préserver le trône d’un monarque propre sur lui pas très intéressante. Cet épisode sert notamment à introduire la Castafiore, et son méchant (le colonel Jurgen) sera davantage mis à contribution dans le diptyque sur la Lune.

 

L’Oreille cassée (ép.4)

 

Autre épisode un peu quelconque, L’Oreille cassée est néanmoins plus exotique avec son voyage vers l’Amérique du Sud (et l’Amazonie). C’est son principal point fort, ses deux méchants étant assez oubliables eux aussi (n’intervenant que dans cet épisode). Le général Alcazar y est néanmoins introduit.

 

Le Crabe aux pinces d’or (ép.7)

 

Cet épisode marque bien sûr la rencontre entre Tintin et le capitaine Haddock. Et à part ça… Allan en est le méchant principal. Voilà. Pas grand-chose d’autre à dire, l’intrigue étant vraiment quelconque et oubliable. Et l’Afrique du Nord n’est vraiment pas un territoire très passionnant.

 

L’Etoile mystérieuse (ép.8)

 

La séquence introductive de cet épisode (en mode fin du monde) est l’une de celles qui m’a le plus effrayé dans cette série quand j’étais petit. Le reste de l’intrigue est une expédition marine vers cette météorite s’étant crashée dans l’Arctique, amenant avec elle son lot de surnaturel. On y retrouve le capitaine Haddock, ce qui est sympathique. La compétition avec de véreux financiers américains est par contre un peu cliché…

 

Les Cigares du Pharaon – Le Lotus bleu (ép.2 & 3)

 

Je m’attacherai à critiquer les épisodes formant un diptyque ensemble. Celui-ci est le premier grand voyage de la série, allant de l’Egypte à la Chine en passant par l’Inde. Son intrigue va un peu dans tous les sens, mais a donc le mérite de faire voyager ! Les personnages secondaires sont à la fois rigolos et pathétiques (le Pr Siclone, Didi) et attachants (le Maharadjah, M.Wang). Les Dupondt sont introduits, ainsi que Tchang, le meilleur ami du reporter (et d’Hergé) en attendant le capitaine Haddock. Enfin, le méchant le plus célèbre de la série, Rastapopoulos, se dévoile peu à peu jusqu’à la conclusion finale. Le Japonais Mitsuhirato marque aussi le deuxième épisode de son emprunte.

 

L’île noire (ép.5)

 

Mon épisode préféré sans capitaine Haddock est sans doute celui-ci, se déroulant en Grande-Bretagne. L’autre méchant récurrent de la série, le Dr Muller, y est présenté. La séquence de combat allant jusqu’à provoquer un incendie dans son riche manoir a toujours été un plaisir de gosse à regarder (que ce soit en BD ou sur le petit écran). Le fait est aussi que j’aime beaucoup ce pays et sa culture folklorique, et la partie finale en Ecosse, jusqu’à la terrifiante île noire inspirant une légende finalement bien réelle, est toujours aussi sympathique.

 

Les Bijoux de la Castafiore (ép.19)

 

L’un des derniers épisodes de la série est aussi le seul où l’on ne voyage pas ! Cette fois-ci, Tintin passe ses vacances à Moulinsart en compagnie de la Castafiore et de tous ses amis. C’est évidemment un plaisir de suivre leurs pérégrinations dans cet environnement familier, bien que l’intrigue soit évidemment moins inspirante que d’habitude. Et la Castafiore est très agaçante, il faut le dire !

 

Tintin et les Picaros (ép.21)

 

Le dernier épisode de la série est plutôt sympathique, mais pas aussi bien que le précédent qui faisait office de conclusion pour un bon nombre d’antagonistes. Après L’Oreille cassée, Tintin retourne une nouvelle fois au San Theodoros, ce pays fictif d’Amérique du Sud et sa jungle abondante, cette fois accompagné de tous ses amis pour y secourir la Castafiore servant d’appât et y retrouver Alcazar. On y découvre enfin son ennemi de toujours le général Tapioca et la lutte qu’il se livre avec lui depuis tant d’années. L’occasion de retrouver l’aspect dictatorial des régimes militaires du XXe siècle entrevu dans L’Affaire Tournesol. On y retrouve d’ailleurs son méchant principal, le colonel Sponz, exilé de Bordurie. Un bon épisode de conclusion.

 

Tintin au pays de l’or noir (ép.13)

 

Cet épisode nous emmène au Moyen-Orient dans un autre pays fictif : le Khemed. Une belle manière de traiter de la crise du pétrole sur fond de complot amenant à des coups d’État. L’émir Ben Khalish Ezab y est introduit, ainsi que son fils l’inénarrable Abdallah, enlevé par le deuxième méchant récurrent de la série (sans compter Allan, second de Rastapopoulos) : le Dr Muller. Le début de cet épisode est plutôt déroutant lorsqu’on ne connaît pas la chronologie des épisodes, puisque le capitaine Haddock y est absent jusqu’à la fin, où il rejoint Tintin et doit supporter Abdallah, enlevé des griffes de Muller. Le message politique de cet épisode et le kidnapping d’un enfant fait encore monter d’un cran la maturité de la série.

 

Coke en Stock (ép.17)

 

Suite directe de ce dernier, cet épisode nous fait retrouver Abdallah au château de Moulinsart, apportant à nouveau de grands moments de comédie avec le capitaine Haddock. Non content d’avoir échoué précédemment, le Dr Muller s’est carrément reconverti en Mull Pacha usurpateur, renversant l’émir Ben Kalish Ezab au Khemed. Cet épisode se paye même le luxe de rassembler les deux grands méchants de la série (qu’on ne voit pour autant jamais ensemble), puisque Rastapopoulos fait son retour dans la deuxième partie. Le milliardaire effectue une riche croisière sur son yacht pendant qu’il organise un trafic d’esclaves avec son second Allan. La critique politique de la série atteint son apogée envers les riches hommes d’affaires qui exploitent la misère du monde et déstabilisent certains pays pour le profit. Tintin et le capitaine Haddock devront tout donner pour sauver leur peau et déjouer leurs projets, rendant le climax de cet épisode (en mer) très prenant.

 

Vol 714 pour Sydney (ép.20)

 

L’avant-dernier épisode de la série nous fait retrouver Szut, pilote estonien rencontré dans l’épisode précédemment évoqué. Tintin, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol se retrouvent kidnappés en compagnie du milliardaire insupportable Careidas, malgré tout victime d’un enlèvement pour lui extorquer sa richesse. Une opération menée par Rastapopoulos (qui cherche à se refaire), amenant tout le monde sur une île exotique et volcanique en plein océan indien, accompagné de son fidèle Allan. S’ensuivra une tentative d’échappatoire jusque dans l’antre du volcan qui finira par entrer en éruption, avant qu’une soucoupe volante vienne sauver tout le monde et les débarrasser de Rastapopoulos et ses sbires ! Un peu tiré par les cheveux mais toujours très sympathique à revoir.

 

Le Secret de la Licorne – Le Trésor de Rackham le Rouge (ép.9 & 10)

 

On arrive désormais au meilleur de la série avec tout d’abord ce diptyque mythique qui a fait depuis en partie l’objet d’une adaptation par Steven Spielberg. Je préfère néanmoins toujours la version originale, avec le récit du Chevalier de Haddoque raconté par le capitaine, toujours aussi épique malgré l’animation (qui ne peut rivaliser avec celle du film de Spielberg). Dans le récit original, le méchant n’est pas Sakharine mais les frères Loiseau qui convoitent également le trésor. On y découvre ainsi Moulinsart et son majordome Nestor. Le deuxième épisode en one-shot est quant à lui l’occasion de rencontrer le troisième personnage de la série (mis à part les Dupondt) : le professeur Tournesol, déjà très drôle en s’invitant à bord du navire du capitaine Haddock pour l’expédition qui amènera Tintin au fond des mers, jusqu’à l’épave de la Licorne, dans une aventure maritime très plaisante à suivre.

 

Objectif Lune – On a marché sur la Lune (ép.14 & 15)

 

Autre diptyque incontournable, celui sur la Lune est certainement la plus grande aventure des personnages comme la décrit lui-même Tintin. Evidemment très portée science-fiction, elle nous fait brièvement retrouver la Syldavie et ses paysages montagneux déjà assez lunaires, où Tintin et le capitaine retrouvent le professeur Tournesol, véritable chef d’expédition cette fois-ci. On suit tout d’abord avec tension le premier essai de la fusée expérimentale envoyée autour de la Lune. On assiste ensuite à la colère mythique du professeur ayant retrouvé l’ouïe pendant deux épisodes, traité de zouave par le capitaine et qui conduit Tintin et ce dernier tel un chauffard jusqu’à la fusée qui les emmènera sur la Lune. Quelques instants de comédie avant l’expédition lorsque le professeur perd la mémoire et que le capitaine tente par tous les moyens de le guérir. Puis le grand voyage commence vers la Lune. On inspire un grand coup et la fusée décolle. Des péripéties durant lesquelles les Dupondt apparaissent dans la fusée malgré eux, la pesanteur disparaît et le capitaine décide de sortir dans l’espace, amènent leur lot de tensions, puis vient l’atterrissage sur la Lune. Un grand moment de la série, qui va encore monter en tension avec la réapparition de Jurgen, méchant du Sceptre d’Ottokar qui va se venger en tentant de ramener la fusée sur Terre sans ses occupants (pour une raison obscure). Finalement, il échouera, grâce à l’intervention de Wolff, second du professeur qui les avait trahi en faisant monter Jurgen à bord. Un personnage malheureux qui se sacrifiera pour rattraper ses fautes. Et permettre à tout le monde de rentrer sur Terre avec assez d’oxygène pour survivre… On retient son souffle jusqu’à la fin et que les personnages se réveillent de leur incroyable odyssée.

 

L’Affaire Tournesol (ép.16)

 

L’un de mes épisodes préférés est celui-ci (la BD encore plus). Une fois encore, le professeur Tournesol est enlevé (cf. ci-dessous), cette fois par des agents bordures qui veulent lui extirper sa nouvelle invention technologique. En compagnie de Tintin et du capitaine, on poursuit les ravisseurs de la Suisse à la Bordurie, dictature militaire d’Europe de l’Est. Le côté guerre froide est bien retranscrit avec les agents bordures qui épient Tournesol, ainsi que Tintin et le capitaine partis sur ses traces. On voyage en Suisse (Genève, Nyon), puis jusque dans le pays fictif sous dictature militaire, ce qui en fait l’aventure la plus politique de toutes, prenant parfois des airs de James Bond. D’une course-poursuite à suspense pour récupérer Tournesol qui finit par être enlevé (Tintin et Haddock manquent même de se faire tuer dans une explosion), le double-épisode se poursuit par une infiltration dans la capitale bordure, notamment son théâtre où la Castafiore leur sauve la mise, et se termine par une dernière course-poursuite endiablée à bord d’un tank ! Ce tome introduit par ailleurs l’un des trois meilleurs méchants de la série (avec Rastapopoulos et Muller) : le colonel Sponz, un authentique nazi !

 

Les 7 boules de cristal – Le Temple du Soleil (ép.11 & 12)

 

Le meilleur diptyque de la série, selon moi, est bien sûr celui-ci. Le premier épisode se passe en Europe, de la Belgique à la côte atlantique française, tandis que le deuxième nous dépayse en nous faisant voyager au Pérou, où se trouve le fameux temple du soleil. Temple présenté et annoncé dès la scène d’introduction du premier épisode, qui voit sept archéologues-explorateurs se faire asphyxier par les fameuses boules de cristal, répondant à la malédiction de Rascar Capac, momie qu’ils ont emporté avec eux. Une histoire digne d’Indiana Jones, pour le coup ! On suit donc l’enquête de Tintin et des Dupondt sur cette affaire, rejoints ensuite par Haddock et Tournesol habitant désormais au château de Moulinsart suite à son acquisition. Le début de l’épisode est d’ailleurs très amusant avec Haddock se plaisant à la vie de nouveau riche et accompagnant Tintin au théâtre, où ils retrouvent des personnages emblématiques tels que la Castafiore et Alcazar. Plus tard, la séquence dans le manoir du professeur Bergamotte, ami de Tournesol et leader de l’expédition hébergeant la fameuse momie, est très plaisante à suivre. La disparition de cette dernière, les cauchemars des personnages principaux en plein orage puis l’asphyxie de Bergamotte dans son lit lui donnent un petit côté horrifique très réussi. S’ensuit alors le premier enlèvement du professeur Tournesol, ayant récupéré un des bijoux de la momie disparue. Son enlèvement va profondément ébranler le capitaine Haddock, dont on découvre ici toute son humanité, pour un personnage qu’il a pourtant eu du mal à supporter dans un premier temps… C’est d’ailleurs le capitaine qui va le plus s’investir dans la poursuite de ses ravisseurs, le rendant ainsi encore plus attachant. Leur course va les amener à Saint-Nazaire puis La Rochelle, avant de décoller pour l’Amérique du Sud. Là-bas, ils vont dans un premier temps retrouver les Dupondt venus les aider, en vain puisqu’ils nous offriront ensuite un tour du monde jubilatoire après avoir retrouvé le pendule du célèbre professeur. L’aventure de Tintin et Haddock se poursuivra quant à elle au côté de Zorino, attachant adolescent péruvien qui les guidera dans la cordillère des Andes jusqu’au sanctuaire des Incas ! Sans doute l’aventure la plus exotique de toutes, avec des décors magnifiques, jusqu’à retrouver Tournesol sur un bûcher et que l’intelligence de Tintin associée à une éclipse leur sauve la vie ainsi que celle des sept explorateurs qu’ils avaient envoûté...

 

Tintin au Tibet (ép.18)

 

Mais pour moi, le plus beau voyage, fort en émotion, est sans aucun doute celui-ci. Apparue pourtant comme anecdotique dans Le Lotus bleu, l’amitié entre Tintin et Tchang prend une tournure résolument dramatique dans cet épisode. Celui-ci débute dans les Alpes, où Tintin, en compagnie du capitaine, passe des vacances qui constituent pourtant déjà une mise en bouche montagnarde. Au cours d’une partie d’échecs mémorable, Tintin s’endort alors et fait un cauchemar terrifiant dans lequel son ami chinois l’appellerait depuis la carcasse d’un avion crashé dans les sommets enneigés de l’Himalaya… Sans doute la séquence mise en scène la plus effrayante de la série, qui n’était pourtant pas mise en page dans l’album. Suite à cela, Tintin reçoit une lettre de son ami annonçant sa venue, puis fait le lien avec le crash d’un avion réellement survenu dans l’Himalaya quelques jours plus tôt. Dans un premier temps, Tintin le croit mort (on en pleure avec lui), mais dans une volonté incroyable, prend son rêve pour une réalité et décide de croire que Tchang est toujours vivant. Il décide donc de partir pour l’Himalaya sans attendre, et embarque avec lui le capitaine Haddock qui tente pourtant de lui faire entendre raison (prouvant une fois de plus son incroyable amitié). Les deux s’embarquent alors dans l’une de leurs plus grandes expéditions. Et cette fois-ci, ce sera la pugnacité de Tintin qui lui permettra de retrouver son ami que tout le monde croyait disparu. Les membres de l’expédition l’accompagnant depuis le Népal l’abandonneront petit à petit (le valeureux Tharkey restera le plus longtemps), et même le capitaine sera tenté de rebrousser chemin, avant de finalement changer d’avis à chaque fois, ne pouvant abandonner son ami. Les retrouvailles avec Tchang, enlevé par le yéti constituant la menace effrayante de cet épisode, n’en seront que plus émouvantes après cet éprouvant voyage dans les hautes montagnes tibétaines, dans ce qui reste pour moi la plus incroyable aventure et la plus forte en émotion de toute la série.

 

 

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